Chère Louise

Rémi Brachet était déjà venu au FIFIB en 2020 avec La Fin des rois, un film dense qui explorait avec une grande finesse la question du genre et la manière dont chacun s'approprie son identité. Dans son nouveau court métrage, en adoptant la première personne du singulier, il réussit à inventer une grammaire cinématographique singulière et d'une rare fécondité : une uchronie dans laquelle la violence des hommes aurait disparu. Cette œuvre, empreinte d'une immense délicatesse, invente, grâce à la fiction, un espace imaginaire pour faire revivre une disparue, interprétée avec brio par Ariane Ascaride. La tragédie du passé se transforme en un lieu de renaissance, un ultime espace de liberté où peut resurgir ce "quelque chose de la joie" de celle à qui la vie a été arrachée. Bouleversant.

Natacha Seweryn