Compétitions

Compétition internationale longs métrages

« À quoi ça sert le cinéma ? », avait demandé mon professeur de cinéma le jour de la rentrée des classes en seconde. « À se sentir bien », j’avais répondu. Il avait rigolé. Je croyais avoir tort, et pourtant, dans cette programmation, c’est ce qu’on a favorisé : les œuvres grâce auxquelles on se sent bien. 

Se sentir bien, c’est explorer les sujets qui travaillent nos vies, liés à nos préoccupations d’aujourd’hui, et à la défense de valeurs communes. Un film redessine le corps social : il amène des nouvelles idées, des possibilités de parler de ce qui bruisse dans nos vies, sans qu’on n’ait encore pu s’en saisir tout à fait. Programmer des films, c'est ainsi trouver une langue commune à partir d’intuitions que des cinéastes parviennent à matérialiser et rendre présentes dans leurs films. Notre programmation a été faite à partir de propositions qui affluent de différents festivals, d'appels à films et de négociations avec des vendeurs ou des distributeurs. Cette année, il a été tout particulièrement question d’envisager le cinéma comme la possibilité d’un territoire imaginaire commun. Venez le visiter.

- Natacha Seweryn -

Samsara

de Lois Patiño

Maman déchire

de Emilie Brisavoine

The Hypnosis

de Ernst de Geer

La Vénus d’Argent

de Héléna Klotz

Mon pire ennemi

de Mehran Tamadon

Melk

de Stefanie Kolk

Toll

de Carolina Markowicz

Le Vourdalak

de Adrien Beau

NOME

de Sana Na N’Hada

Compétition Contrebande

Contrebande c’est la sélection chouchou du festival, puisqu'on y est au cœur de l’indépendance. Elle a déjà accueilli des personnalités de cinéma qui ont ensuite fait parler d’elle, comme Anaïs Volpé (réalisatrice de Heïs, Grand Prix 2015 qui fera ensuite le sublime Entre les Vagues), ou encore Nans Laborde-Jourdàa (dans le jury du FIFIB pour cette édition, et primé cette année à la Semaine de la Critique à Cannes). Chacun des neufs films de la compétition a été fait en dehors des schémas classiques de financement. Réalisés sur des temps longs, avec pugnacité et détermination, ou sur des temps très courts, dans une énergie qui emporte et permet d’expérimenter, ces films se sont faits sans être validés par les institutions classiques de financement (ce qui est le cas de la majorité des projets de cinéma). C’est ainsi la sélection libre et défricheuse dans son essence !

- Natacha Seweryn -

After

de Anthony Lapia

Saint Lazare

de Louis Douillez

Petit Spartacus

de Sara Ganem

Les Sports X-trem

de Gio Ventura

Night Shift

de Kayije Kagame | Hugo Radi

Alliés

de Salif Cissé

Personne n’a rien vu

de Clothilde Leclercq

Paysage aux torchons

de Valentine Guégan | Hugo Lemaire

Compétition française courts métrages

Le choix des 9 courts métrages en compétition a été fait à partir d’un peu plus de 300 propositions. Si nous avons favorisé les œuvres qui avaient été encore très peu montrées en France, nous avons aussi retenu celles qui nous semblaient développer une approche singulière et neuve. Une ligne thématique relie l’ensemble : chacun des films est traversé par la question de la géographie et des univers, à priori éloignés, qui se connectent. Des histoires de rencontres entre des mondes hétérogènes, qui inventent des façons de communiquer ensemble et de relier leurs différences par le cinéma. L’enfance à l’âge adulte, le documentaire à la fiction, le passé au futur, mais aussi le twerk à l’ornithologie, la K-pop à la Belgique. Et surtout, ce qui est la ligne générale du festival, le plaisir et l’exigence.

- Natacha Seweryn -

Les Marquises

de Adrien Selbert

Les Enfants perdus

de Lola Cambourieu et Yann Berlier

Raison pure

de Hugo Jeuffrault

Après l'aurore

de Yohann Kouam

Daw

de Samir Ramdani

Les Mystérieuses Aventures de Claude Conseil

de Marie-Lola Terver, Paul Jousselin

Rien d'Important

de François Robic

Boucan

de Salomé Da Souza

Invité.e.s et Rétrospectives

Rétrospective Monia Chokri

 

Le FIFIB accueille Monia Chokri pour une rétrospective de son travail de réalisatrice qui se conclura par une masterclass sur son cinéma ainsi que par la présentation de son dernier film Simple comme Sylvain en clôture du festival. 
 
Présence géniale du jeune cinéma québécois (de Xavier Dolan à Charlotte Le Bon), son travail d’actrice est d'une évidente complémentarité avec celui de sa mise en scène (ou « avec son travail de réalisatrice »).

Retenons deux piliers essentiels de son cinéma : la saisie d'une complexité des sociologies contemporaines, et une approche neuve dans la direction de ses actrices et acteurs. Simple comme Sylvain en est le plus efficace des témoignages : le jeu puissant - entre cartoon et naturalisme - de Pierre-Yves Cardinal épouse l'écriture d'un film sur nos désirs et leurs contradictions. Oui, Monia Chokri est désormais une autrice qui compte dans le cinéma international.

- Pierre Guidez -

Babysitter

de Monia Chokri

Carte Blanche November Ultra & Blandine Rinkel

 

C'est d'une discussion secrète qu'est née l'envie de confier une programmation sur les comédies musicales à Blandine Rinkel, autrice et musicienne. C'est à partir d'une autre discussion intime qu'elle a eu envie de convier November Ultra, musicienne, pour échanger sur des films qui les ont inspirées. Elles ont choisi Hair de Milos Forman, Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy et Que le spectacle commence de Bob Fosse. Cette célébration des comédies musicales se clôturera avec un concert d'inédits et de reprises, cour Mably, avec Pierō.

- Natacha Seweryn -

♫ November Ultra sera aussi en concert au Rocher Palmer le 27 Octobre 2023 à 20h30 ♫

Hair

de Milos Forman

Focus Joachim Lafosse

 
Les échos silencieux des familles qui disjonctent
 

Avec 10 longs métrages à son actif à seulement 48 ans, Joachim Lafosse est un cinéaste prolifique. Il y a plusieurs lignes de force dans son travail, mais dans les 4 films choisis, c’est la place de la mère qui y est centrale. En auscultant les renoncements qui annoncent silencieusement les drames, le réalisateur s'intéresse à l’intime, et notamment à la cellule familiale qui disjoncte.

Dès son troisième long métrage, Nue Propriété, Isabelle Huppert incarne une femme avide de liberté aux prises avec ses deux jumeaux adultes, vivotant encore dans la maison familiale. À perdre la raison relate la tragédie d’une mère infanticide interprétée par Emilie Dequenne, et dans Les Intranquilles, Leïla (Leïla Bekhti) fait face à son mari bipolaire. Son dernier film, Un Silence, expose la complexité de la place d’une mère, interprétée par Emmanuelle Devos, face à l’inceste.

Ces films révèlent une liste impressionnante de comédiens talentueux, dont certains viendront à Bordeaux. A l'occasion des 60 ans de sa société de production, Les films du Losange, Joachim Lafosse a également choisi un film de leur catalogue, Les Apprentis, de Pierre Salvadori, dont la projection sera suivie d’une discussion entre les deux cinéastes.

- Natacha Seweryn -

Un Silence

de Joachim Lafosse

Les Intranquilles

de Joachim Lafosse

À perdre la raison

de Joachim Lafosse

Nue Propriété

de Joachim Lafosse

Carte blanche Joachim Lafosse

Les Apprentis

de Pierre Salvadori

Focus Dominique Marchais

 
Regarder nos paysages fragmentés

Dans le cinéma de Dominique Marchais, l’homme et son environnement sont un ensemble composite fait d’interdépendance et de liens. Regarder les connexions qui unissent l’homme à son milieu constitue l’essence de sa démarche. Dès son premier court métrage, Lenz échappé, le réalisateur travaille ce parallèle saisissant : le visage d’un écrivain se superpose à un paysage.

Sa filmographie poursuivra cette volonté de réfléchir les paysages et l’homme grâce à l’écriture cinématographique. Si ses quatre documentaires portent chacun les fruits d’une longue enquête préalable, avec une attention portée aux acteurs locaux, permettant une approche à contre-courant d’un pouvoir centralisé, la dialectique et la construction y sont essentiels afin d’embarquer le spectateur dans son cheminement. Ayant étudié la philosophie, le réalisateur s’attache à penser la complexité des sujets, pour faire prendre conscience des enjeux environnementaux dans leur globalité, à l’opposé d’un prêt-à-penser sur la question environnementale.

Rétrospective terriblement d’actualité, son dernier film La Rivière sera présenté en avant-première et Dominique Marchais sera présent à toutes les projections.

- Natacha Seweryn -

La Rivière

de Dominique Marchais

Nul homme n'est une île

de Dominique Marchais

La Ligne de partage des eaux

de Dominique Marchais

Le Temps des grâces

de Dominique Marchais

Carte blanche CAPC

Collaborer avec le CAPC, c’est d’abord se faire surprendre par des formes. Une première séance met à l’honneur le programme vidéo du musée, Vidéodrame, en diffusant Portrait of Jason, à la fois performance artistique (du dénommé Jason) et leçon de découpage documentaire de la part de son autrice, Shirley Clarke. Le temps d’une Carte Blanche, l’artiste Kapwani Kiwanga nous fait découvrir son travail comme cinéaste (le stellaire The Sun Ra Repatriation Project), suivi par le chef d’oeuvre de John Akomfrah, The Last Angel of History, film-pionnier de l’afrofuturisme. L’ensemble construit une dialectique riche sur les entrelacs entre fiction, réel et arts plastiques.

- Pierre Guidez -

Portrait of Jason

de Shirley Clarke

Carte blanche FRAC

Le Frac MÉCA et le FIFIB s’associent pour une nouvelle édition avec une programmation mettant en lumière la diversité de la pratique du film dans les arts visuels.
Diviser l’enfer, tourné au sein des espaces du FRAC, est un objet hybride et polysémique aux confins du cinéma, des arts visuels, de la musique et de la pratique du chant. 
The Love of Aeneas est un récit musical onirique basé sur la tragédie de l'Enéide, qui pousse l’expérimentation du médium cinématographique tout en conservant des codes empruntés à un cinéma narratif. 
Les deux artistes ont en commun le souhait d’explorer les frontières, démontrant que le cinéma est le territoire privilégié pour investir celle, toujours poreuse, entre la représentation et le réel. La projection sera suivie d’une discussion avec les artistes Laure Subreville et Alex Pou.

The loves of Æneas

de Laure Subreville

Les Films du jury

Il aurait été dommage de se priver de discuter cinéma avec notre passionnant jury. Si Camelia Jordana accompagne le film d’ouverture du festival dans lequel elle tient le rôle titre, nous avons tenus à montrer le dernier film de Corneliu Porumboiu et, pour Lola Quivoron, dont nous avions présenté Rodéo lors de notre festival d’été en 2022, c’était l’occasion de montrer deux de ses courts métrages, les passionnants Headshot et Fils du Loup. Quant à Thomas Cailley, nous profitons de la sortie de son Règne Animal début octobre pour nous glisser dans le calendrier de l’Utopia et organiser une rencontre autour du film à l’issue d’une séance.

- Pierre Guidez -

Les Siffleurs

de Corneliu Porumboiu

Le Règne animal

de Thomas Cailley

Headshot

de Lola Quivoron | Antonia Buresi

Le Fils du loup

de Lola Quivoron

Carte blanche Kidam

KIDAM est une société de production néo-aquitaine dont une des têtes pensantes François-Pierre Clavel est basée à Bordeaux. Nous lui avons confié une carte blanche pour laquelle il a choisi de montrer le premier long métrage produit par la société, qui est également le premier de la réalisatrice Helena Klotz (dont le dernier film est sélectionné en compétition au FIFIB cette année). Un film envoûtant sur la jeunesse et la rencontre.

L'Âge atomique

de Héléna Klotz

Hors compétition

Ouverture / Clôture

Coups de <3 courts métrages

Boléro

de Nans Laborde-Jourdàa

Salut les zins !

de Paul Nouhet

Avant-premières

Coups de <3 fictions

Dans cette sélection d’avant-premières, nous voulons vous partager nos coups de cœur réalisés par des cinéastes confirmés, et/ou dont les films ont déjà eu une belle exposition en France. Entre l’onirisme du cinéma d’Alice Rohrwacher, le romantisme fantastique de Bertrand Bonello, la douce fantaisie d’Erwan Le Duc, ou la mise en scène corrosive de Joachim Lafosse, les films présentés offrent chacun des expériences de cinéma très fortes.

- Natacha Seweryn -

La Chimère

de Alice Rohrwacher

Un Silence

de Joachim Lafosse

La Bête

de Bertrand Bonello

Coups de <3 documentaires

Cette année, nous avons été particulièrement frappés par la force et la pertinence de nombreux documentaires. Dans notre sélection, plus que la captation d’une certaine réalité, les documentaires deviennent, dans des formes très différentes, l’occasion pour des cinéastes d’explorer le réel avec leur caméra et d’utiliser l’image comme un moyen d’action, comme une tentative de mettre en lumière les zones d’ombres des histoires personnelles et collectives.

- Natacha Seweryn -

Portraits fantômes

de Kleber Mendonça Filho

Madame Hofmann

de Sébastien Lifshitz

Nuestra Película

de Diana Bustamente

Ici Brazza

de Antoine Boutet

État Limite

de Nicolas Peduzzi

Little Girl Blue

de Mona Achache

Séance COMETT

Cette séance sera présentée en partenariat avec COMETT, plateforme d’éducation au cinéma à destination des enseignants et des professionnels de l’éducation à l’image.

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Séance arc en rêve

Ces séances seront présentées et animées par Christophe Catsaros, critique d’architecture, responsable des éditions et de la communication arc en rêve, centre d’architecture à Bordeaux et seront gratuites.

MER 18.10 14H30 / 17H30 CAPC : AUDITORIUM DE L'ENTREPÔT, 7 RUE FERRÈRE 33000 BORDEAUX

Rift Finfinnee

de Daniel Kötter

Le Quartier derrière la gare

de Mélissa Carpentier et Frédéric Svatoch

Saige, du projet urbain au projet de vie(s)

de Agathe Taurel et Alice Heurlin d'Alga Médiation