Mirage de la vie Imitation of Life

de Douglas Sirk

États-Unis
1958
125 min
VO Anglais - STFR
Long métrage
Fiction
Couleur
DCP

Séance en présence de Laura Mulvey

Rétrospectives & Focus 2021

Synopsis officiel

Sur la plage de Coney Island, près de New York, Lora Meredith, une jeune mère célibataire aspirant à devenir actrice, rencontre Annie Johnson, une sans-abri noire s'occupant elle aussi seule de sa fille. Les deux femmes sympathisent et Lora propose bientôt à Annie de rester chez elle, devenant ainsi la nourrice et la domestique de la maison. La fille d'Annie, Sarah Jane, semble ne pas supporter la couleur de sa peau à une époque où cela l'exclut socialement ; elle est jalouse de Susie, la petite fille blonde de Lora. Cependant, les deux enfants grandissent ensemble, comme de véritables sœurs.

L'avis du FIFIB

Depuis leur rencontre sur une plage de Coney Island, Lora Meredith et Annie Johnson ne se quittent plus. Ces deux mères célibataires affrontent ensemble l'adversité. Annie assure la tenue de la maison, Lora poursuit son rêve de devenir actrice. Le confort matériel acquis au fil des années ne saurait faire oublier l'existence d'une société bête et hostile. Mirage de la vie est une success story doublée d'un drame racial et filial bouleversant. Réalisé en 1959, le film vient clore tout à la fois une décennie, l'œuvre d'un cinéaste et un genre. C'est le plus beau requiem qu'on pouvait offrir au « mélodrame flamboyant ».

— Nathan Reneaud

Biographie/filmographie

Après une enfance partagée entre Hambourg et le Danemark, Detlef Sierck (son nom est alors germanisé) mène des études en sciences humaines puis se consacre au théâtre. Entre 1923 et 1933, il monte quantité de pièces à Brême et à Leipzig. Engagé par la UFA à Berlin, il tourne quelques adaptations littéraires. Dès 1936, Detlef Sierck se libère de son répertoire théâtral et signe Schlussakkord, un mélodrame musical dont la Neuvième Symphonie de Beethoven fait le contrepoint. C'est en 1937 qu'il remporte les plus grands succès de sa période allemande : Paramatta, bagne de femmes et La Habanera. Si son style s'affirme, il préfère fuir l'Allemagne nazie et tenter sa chance aux États-Unis. Il se fait remarquer par la critique grâce à ses deux premières œuvres, Hitler's Madman (1943), où il dénonce la folie de Heydrich, et Summer Storm (1944). Dès lors, celui qui se fait appeler Douglas Sirk se partage entre le thriller où il donne des oeuvres intéressantes (Des filles disparaissent, 1947 ; L'Homme aux lunettes d'écaille, 1948 ; Jenny, femme marquée, 1949) et la comédie (Slightly French, 1949 ; Qui donc a vu ma belle ?, 1952), tout en réalisant un western honorable (Taza, fils de Cochise, 1953) et un film étrange sur la compagnie de Jésus (The First Legion, 1951). En 1953, All I desire ouvre le grand cycle de mélodrames qui impose le réalisateur auprès de la critique française. Douglas Sirk aime à parer ses intuitions de la société américaine d'une atmosphère irréelle, impression renforcée par l'usage de couleurs criardes dans Le Secret magnifique (1954) et dans Tout ce que le ciel permet (1955). Il traite son genre de prédilection avec un certain recul et une ironie implicite. Sa répulsion pour le réel est peut-être cristallisée dans Écrit sur du vent (1956), portrait délirant d'une famille de milliardaires texans, plein d'images somptueuses et de couleurs baroques. Son lyrisme et son sens de la fatalité s'expriment avec une rare virtuosité dans La Ronde de l'aube (1957), une adaptation de Pylône de William Faulkner, et dans Le Temps d'aimer et de mourir (1958), avant Le Mirage de la vie (1959). De retour en Europe, Douglas Sirk signe quelques courts métrages qui peuvent être considérés comme la quintessence de son œuvre, si singulière par son raffinement esthétique. Retiré en Suisse au début des années 1960, il reprend des activités théâtrales en Allemagne et donne des cours à l'université. (Ciné-Ressources - Cinémathèque Française)

Universal International Pictures

Park Circus

de Douglas Sirk

Après une enfance partagée entre Hambourg et le Danemark, Detlef Sierck (son nom est alors germanisé) mène des études en sciences humaines puis se consacre au théâtre. Entre 1923 et 1933, il monte quantité de pièces à Brême et à Leipzig. Engagé par la UFA à Berlin, il tourne quelques adaptations littéraires. Dès 1936, Detlef Sierck se libère de son répertoire théâtral et signe Schlussakkord, un mélodrame musical dont la Neuvième Symphonie de Beethoven fait le contrepoint. C'est en 1937 qu'il remporte les plus grands succès de sa période allemande : Paramatta, bagne de femmes et La Habanera. Si son style s'affirme, il préfère fuir l'Allemagne nazie et tenter sa chance aux États-Unis. Il se fait remarquer par la critique grâce à ses deux premières œuvres, Hitler's Madman (1943), où il dénonce la folie de Heydrich, et Summer Storm (1944). Dès lors, celui qui se fait appeler Douglas Sirk se partage entre le thriller où il donne des oeuvres intéressantes (Des filles disparaissent, 1947 ; L'Homme aux lunettes d'écaille, 1948 ; Jenny, femme marquée, 1949) et la comédie (Slightly French, 1949 ; Qui donc a vu ma belle ?, 1952), tout en réalisant un western honorable (Taza, fils de Cochise, 1953) et un film étrange sur la compagnie de Jésus (The First Legion, 1951). En 1953, All I desire ouvre le grand cycle de mélodrames qui impose le réalisateur auprès de la critique française. Douglas Sirk aime à parer ses intuitions de la société américaine d'une atmosphère irréelle, impression renforcée par l'usage de couleurs criardes dans Le Secret magnifique (1954) et dans Tout ce que le ciel permet (1955). Il traite son genre de prédilection avec un certain recul et une ironie implicite. Sa répulsion pour le réel est peut-être cristallisée dans Écrit sur du vent (1956), portrait délirant d'une famille de milliardaires texans, plein d'images somptueuses et de couleurs baroques. Son lyrisme et son sens de la fatalité s'expriment avec une rare virtuosité dans La Ronde de l'aube (1957), une adaptation de Pylône de William Faulkner, et dans Le Temps d'aimer et de mourir (1958), avant Le Mirage de la vie (1959). De retour en Europe, Douglas Sirk signe quelques courts métrages qui peuvent être considérés comme la quintessence de son œuvre, si singulière par son raffinement esthétique. Retiré en Suisse au début des années 1960, il reprend des activités théâtrales en Allemagne et donne des cours à l'université. (Ciné-Ressources - Cinémathèque Française)