L'œil du cyclone

 

L’expression « être dans l’œil du cyclone » est souvent utilisée, à tort, pour une période de turbulence alors qu’elle signifie une accalmie. Au cinéma aussi, tout est affaire d’interprétation, de décryptage, de regard. La 14ème édition du FIFIB continuera d’explorer les nouvelles formes, les récits et les combats portés par les cinéastes qui font et défont les mondes d’aujourd’hui et de demain. Le présent, nous avons choisi de le partager avec la réalisatrice palestinienne Annemarie Jacir, invitée d’honneur de cette édition, qui présentera en avant-première son dernier film, Palestine 36. Des focus sont consacrés aux réalisatrices Hafsia Herzi et Alexe Poukine, ainsi qu’au réalisateur espagnol Jaime Rosales et au monteur Laurent Sénéchal (collaborateur de Justine Triet et Arthur Harari entre autres...). La réalisatrice guadeloupéenne Malaury Eloi-Paisley propose une programmation sur le cinéma caribéen intitulée Voler la terre, c’est voler les corps. De vol de territoire il sera également question dans la programmation de la chercheuse franco-libanaise Lola Maupas. Claire Denis sera également à Bordeaux pour présenter son nouveau film Le Cri des gardes, ainsi que Rebecca Zlotowski qui clôturera cette édition avec Vie privée. Le mot de la fin sera pour les films qui composent les différentes compétitions : la beauté et la force que l’on a puisées dans ces films nous ont nourri·es et nous sommes fier·es de les partager car ils sont nos talismans. Que ces films et cet œil nous protègent et nous donnent confiance en l’avenir.

Cérémonies d'ouverture et de clôture

Ouverture / Clôture

Mektoub, My Love : Canto Due

de Abdellatif Kechiche

Vie privée

de Rebecca Zlotowski

dim. 12 oct. | 18h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

En Compétition

Compétition internationale longs métrages

Les Immortelles

de Caroline Deruas Peano

jeu. 9 oct. | 16h30 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
sam. 11 oct. | 19h45 | Utopia
dim. 12 oct. | 11h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

Roqia

de Yanis Koussim

jeu. 9 oct. | 20h15 | Utopia
ven. 10 oct. | 13h30 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

L’arbre de l'authenticité

de Sammy Baloji

sam. 11 oct. | 17h00 | Utopia
dim. 12 oct. | 14h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

La Lucha

de José Alayon

jeu. 9 oct. | 18h00 | Utopia
ven. 10 oct. | 15h50 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

Bouchra

de Meriem Bennani et Orian Barki

ven. 10 oct. | 20h15 | Utopia
sam. 11 oct. | 14h30 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

Un monde fragile et merveilleux A Sad And Beautiful World

de Cyril Aris

mer. 8 oct. | 20h15 | Utopia
jeu. 9 oct. | 13h30 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

Compétiton contrebande

Longs métrages

Autostop

de Roman Hüben

jeu. 9 oct. | 18h25 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
ven. 10 oct. | 16h45 | Utopia

With Hasan In Gaza

de Kamal Aljafari

mer. 8 oct. | 14h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

Programme n°1 courts métrages

Manal Issa, 2024

de Elisabeth Subrin

ven. 10 oct. | 19h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
sam. 11 oct. | 11h30 | Utopia

Because of (U)

de Tohé Commaret

ven. 10 oct. | 19h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
sam. 11 oct. | 11h30 | Utopia

Au bain des dames

de Margaux Fournier

ven. 10 oct. | 19h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
sam. 11 oct. | 11h30 | Utopia

Programme n°2 courts métrages

Some of you fucked Eva

de Lilith Grasmug

sam. 11 oct. | 15h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
dim. 12 oct. | 13h45 | Utopia

frágil como una bomba

de Tomas Cali

sam. 11 oct. | 15h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
dim. 12 oct. | 13h45 | Utopia

K-Detox

de Lou Fauroux

sam. 11 oct. | 15h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
dim. 12 oct. | 13h45 | Utopia

Programme n°3 courts métrages

Happy Meal

de Johanna Makabi

sam. 11 oct. | 20h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
dim. 12 oct. | 11h15 | Utopia

Nos maisons n'existent pas

de Anna Lamour

sam. 11 oct. | 20h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
dim. 12 oct. | 11h15 | Utopia

Sur écoute

de Élie Girard

sam. 11 oct. | 20h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
dim. 12 oct. | 11h15 | Utopia

Compétition Française Courts Métrages

Programme courts n°1

Personne calcule Chimène

de Sarah Bouzi

jeu. 9 oct. | 16h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
ven. 10 oct. | 14h15 | Utopia

S the Wolf

de Sameh Alaa

jeu. 9 oct. | 16h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
ven. 10 oct. | 14h15 | Utopia

Smells like kids spirit

de Aude Pépin

jeu. 9 oct. | 16h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
ven. 10 oct. | 14h15 | Utopia

Le Diable et la Bicyclette

de Sharon Hakim

jeu. 9 oct. | 16h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
ven. 10 oct. | 14h15 | Utopia

Programme courts n°2

Their eyes

de Nicolas Gourault

sam. 11 oct. | 17h15 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
dim. 12 oct. | 16h00 | Utopia

Rose, tulipe et pétunia

de Rokhaya Marieme Balde

sam. 11 oct. | 17h15 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
dim. 12 oct. | 16h00 | Utopia

Xylella Fastidiosa

de Thomas Colineau

sam. 11 oct. | 17h15 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
dim. 12 oct. | 16h00 | Utopia

Hors Compétition

Avant-premières coups de coeur fictions

L’Agent secret

de Kleber Mendonça Filho

Le Cri des gardes

de Claire Denis

ven. 10 oct. | 20h00 | Utopia

Des preuves d'amour

de Alice Douard

ven. 10 oct. | 19h30 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
sam. 11 oct. | 11h00 | Utopia

On vous croit

de Charlotte Devillers | Arnaud Dufeys

sam. 11 oct. | 14h30 | Utopia

La petite cuisine de Mehdi

de Amine Adjina

mer. 8 oct. | 20h30 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

Baise-en-ville

de Martin Jauvat

jeu. 9 oct. | 17h30 | Utopia

Les enfants vont bien

de Nathan Ambrosioni

sam. 11 oct. | 19h45 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

Gorgona

de Evi Kalogiropoulou

jeu. 9 oct. | 21h00 | Utopia

Arco

de Ugo Bienvenu

mer. 8 oct. | 16h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

The Chronology of Water

de Kristen Stewart

dim. 12 oct. | 14h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

Carte blanche Malaury Eloi Paisley

Voler la terre c’est voler les corps

Difficile de définir “l’être caribéen” ou encore le “cinéma caribéen”. Ce qui est sûr c’est qu’il existe, même sans définition. Un cinéma qui se fait langue et un regard qui se fait corps. À travers cette programmation, j’invite à parcourir des visions caribéennes du monde, des façons d’habiter la terre. Films-fragments, films-poèmes, films-révoltes : c’est ainsi que “malgré tant et tant de malgrés...” (L-G. Damas), nous parvenons à penser et créer au beau milieu des chaos qui nous habitent, et de ceux qui nous empêchent d’habiter nos terres (et parfois nos corps). Un cinéma d’une beauté radicale, des langages nourris du conte, qui parviennent à toucher l’invisible et portent en eux les vérités troublantes du réel.

Malaury Eloi Paisley




Malaury Eloi Paisley est cinéaste et artiste visuelle, elle vit et travaille en Guadeloupe. Après des études en histoire de l’art, muséologie et arts-plastiques à Paris et à Montréal, elle fait les Ateliers Varan en Guadeloupe où elle réalise son premier court métrage, Chanzy Blues. En 2019, elle effectue un stage international à l’EICTV (Escuela Internacional de Cine y de Televisión) de Cuba. Depuis 2017, elle participe à la diffusion du cinéma d’auteur en Guadeloupe en tant que programmatrice au sein de Varan Caraïbe aux côtés de la cinéaste Sylvaine Dampierre. Son premier long métrage documentaire L’Homme-Vertige (2024) a été présenté à la 74ème Berlinale, au Centre Pompidou (Cinéma du Réel), au BAM (Brooklyn Academy of Music) et au HKW à Berlin. Il a remporté
plusieurs prix dont l’Étalon d’or de Yennenga, le Prix Paul Robeson au FESPACO en 2025.

Programme de courts métrages

An excavation of us

de Shirley Bruno

Tezen

de Shirley Bruno

Cœur bleu

de Samuel Suffren

Un gavillero en la sierra

de Ricardo Ariel Toribio

El susurro de las hojas

de Amir Aether Valen

Longs métrages

Ayiti mon amour

de Guetty Felin

mer. 8 oct. | 16h40 | Utopia

De cierta manera

de Sara Gómez

jeu. 9 oct. | 11h30 | Utopia

Invitée d'honneur Annemarie Jacir

Annemarie Jacir est née le 17 janvier 1974 à Bethléem, en Palestine, elle est réalisatrice, productrice (fondatrice de Philistine Film) et autrice palestinienne. Elle travaille dans le
cinéma indépendant depuis 1998 et a écrit, réalisé et produit plusieurs films primés dans des festivals internationaux. En 2007, elle réalise Le sel de la mer, premier long métrage
tourné par une réalisatrice palestinienne. Son dernier long métrage, Palestine 36, est son projet le plus ambitieux à ce jour. Il réunit un casting international prestigieux (Hiam
Abbas, Jeremy Irons) et explore une période charnière de l’histoire de la Palestine où la cinéaste mêle fiction épique et images d’archives. Le film a fait sa première mondiale au Festival international du film de Toronto et sera présenté en France pour la première fois au FIFIB.

C’est l’un des moments les plus marquants de notre histoire en tant que Palestiniens. Il pose les bases de tout, absolument tout ce qui suivra. On ne peut comprendre la Nakba, l’Intifada ou la situation actuelle sans comprendre comment le décor s’est installé à cette époque. Cette révolte est remarquable : une insurrection paysanne qui a pris le dessus face à un empire (Britannique). (...) Nous nous sommes retrouvés essayer de faire un film sur une période dramatique de notre histoire avant de comprendre que nous nous apprêtions à traverser des ténèbres, l’effacement de notre peuple. (...) Ce film a été l’aventure la plus éprouvante de ma vie. Que cette année de sang, de violence et de mort ait aussi donné naissance à une œuvre tissée de tant de mains et de cœurs est pour moi un acte d’amour et de défi. Comme Mahmoud Darwich, je suis convaincue que « chaque beau poème est un acte de résistance ».

Annemarie Jacir dans Télérama à propos de Palestine 36

Palestine 36

de Annemarie Jacir

mer. 8 oct. | 18h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
jeu. 9 oct. | 14h00 | Utopia

Le sel de la mer

de Annemarie Jacir

mer. 8 oct. | 14h00 | Utopia

Focus Hafsia Herzi

De l’actrice révélée à la cinéaste singulière

Révélée en 2007 par La Graine et le mulet d’Abdellatif Kechiche, rôle qui lui vaut le César du Meilleur espoir féminin, Hafsia Herzi s’impose d’emblée comme une interprète d’exception. Mais c’est en tant que réalisatrice qu’elle affirme, au fil des années, une véritable singularité de regard et de ton. Avec Tu mérites un amour (Semaine de la Critique, 2019), elle signe un premier long métrage vibrant et intime, qui révèle une acuité particulière pour capter les visages, les corps et les silences. Cette liberté de ton et d’écriture se confirme avec Bonne Mère (Un Certain Regard, 2021), distingué par le Prix d’ensemble, où elle explore les existences modestes de Marseille avec une tendresse exempte de toute complaisance. Avec La Petite dernière (2025), récompensé par un prix d’interprétation à Cannes pour Nadia Melliti et lauréat de la Queer Palm, elle prolonge cette exploration. Adapté du roman de Fatima Daas, le film suit Fatima, 17 ans, partagée entre l’amour de sa famille, la foi qui l’ancre et les désirs qui l’émancipent. Il affirme la maturité d’une cinéaste capable de conjuguer politique de l’intime avec la précision du geste cinématographique.

Les deux films présentés dans le cadre du Festival témoignent d’un parcours où Hafsia Herzi, d’abord associée à un autre regard, a trouvé le sien, attentif aux marges et habité par les bouillonnements intérieurs.

La petite dernière

de Hafsia Herzi

jeu. 9 oct. | 20h15 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta
ven. 10 oct. | 14h30 | Utopia

Tu mérites un amour

de Hafsia Herzi

ven. 10 oct. | 11h45 | Utopia

Focus Alexe Poukine

Faire surgir les troubles

Depuis ses premières œuvres, notamment Sans frapper, présenté en compétition au FIFIB
en 2019, Alexe Poukine creuse une œuvre traversée par la parole et l’écoute. Dans Sauve qui peut, tourné dans un hôpital, des soignant·e·s participent à des ateliers de simulation avec des comédien·ne·s. Comment annoncer un cancer, accompagner une fin de vie, maintenir une éthique dans un système en crise ? Ce dispositif, à la fois pédagogique et cathartique, devient peu à peu le révélateur d’un mal plus profond. Alexe Poukine filme l’usure, les silences, les tensions, sans jamais forcer l’émotion : un cinéma d’observation et de friction, qui laisse apparaître la fragilité des institutions autant que la nécessité de les habiter et de les réinventer.
Avec Palma, présenté au Festival en 2020, Alexe Poukine abordait pour la première fois la fiction, en explorant le trouble d’une mère précaire décidée à offrir des vacances à sa fille. Kika poursuit cette exploration, en lui donnant une intensité nouvelle : une femme enceinte, soudainement frappée par un deuil, tente de survivre affectivement, matériellement et physiquement. Le film affronte cette matière brute avec un mélange d’humour et de sensibilité, sans édulcorer la perte ni réduire son personnage à un cheminement convenu. Alexe Poukine filme le chaos avec une précision remarquable, offrant à l’étonnante Manon Clavel un rôle complexe où s’affirme une femme imposant son propre rythme. Présentés conjointement dans ce focus, ces deux films prolongent un même geste de cinéma : lucide, frontal, attentif aux contradictions et d’une rare intelligence.

Sauve qui peut

de Alexe Poukine

sam. 11 oct. | 13h45 | Utopia

Kika

de Alexe Poukine

sam. 11 oct. | 19h30 | Utopia

Focus Laurent Sénéchal

Tisser le visible et l’invisible

En dépit de l’attention que l’on accorde aux réalisateurs, il arrive que certaines intelligences lumineuses façonnent autrement le cinéma. Depuis plusieurs années, on reconnaît chez Laurent Sénéchal un geste identifiable, perceptible dans le soin accordé aux projets, ainsi que dans cette manière de faire respirer un récit, de modeler le temps, d’orchestrer l’émotion par la coupe juste. Né en 1978, ce monteur français a tissé des collaborations durables avec Arthur Harari (Onoda : 10 000 nuits dans la jungle) et Justine Triet, dont il signe le montage d’Anatomie d’une chute, couronné par le César du meilleur montage en 2023 et salué sur la scène internationale (nommé notamment aux Oscars pour son meilleur montage).

Laurent Sénéchal a choisi, en dialogue avec nous, trois films qui reflètent son rapport singulier au montage. Parmi eux, Imago (Déni Oumar Pitsaev, 2025), co-monté avec Dounia Sichov, lauréat de l’Œil d’Or du meilleur documentaire au dernier Festival de Cannes. Nous allons également revoir Sibyl (Justine Triet, 2019), qu’il a lui-même monté, et où il orchestre les glissements entre écoute, captation et manipulation, brouillant les frontières entre fiction et réalité. Enfin, dans le cadre d’une séance carte blanche qui lui a été confiée, il a choisi Cría Cuervos (Carlos Saura, 1976), chef- d’œuvre de mémoire et d’imaginaire enfantin, où chaque coupe tisse un dialogue secret entre visible et invisible, entre la persistance du deuil et la résistance de l’enfance.

Cría cuervos

de Carlos Saura

sam. 11 oct. | 16h30 | Utopia

Sibyl

de Justine Triet

dim. 12 oct. | 16h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

Imago

de Déni Oumar Pitsaev

dim. 12 oct. | 11h00 | Utopia

Carte blanche Lola Maupas

Depuis les années 1960, le cinéma palestinien, libanais, et plus largement arabe a contribué de manière collective à la résistance palestinienne. Des films documentent les luttes que mène ce peuple mais aussi la vie quotidienne dans les camps ou à Gaza. La chercheuse franco-libanaise Lola Maupas propose une sélection de plusieurs courts métrages réalisés notamment par l’un des Fondateurs du cinéma palestinien, Mustapha Abu Ali et l’un de ses représentants les plus connus dans le monde occidental : Elia Suleiman.

Des années 1970 à aujourd’hui, cette programmation regroupe des films rares et précieux qui forment un rempart au continuum de la domination occidentale et coloniale sur la Palestine (en particulier) et le monde arabe.

Scenes from the occupation in Gaza

de Mustafa Abu Ali

mer. 8 oct. | 11h30 | Utopia

Introduction to the end of an argument

de Jayce Salloum | Elia Suleiman

mer. 8 oct. | 11h30 | Utopia

Videotracts for Palestine

de

mer. 8 oct. | 11h30 | Utopia

Focus Jaime Rosales

Jouer avec la fatalité

Depuis le début des années 2000, Jaime Rosales s’impose comme l’une des figures les plus singulières du cinéma espagnol contemporain. À contre-courant des récits linéaires, il interroge la mise en scène du réel avec une rigueur formelle où chaque film devient une recherche esthétique : construction des cadres, économie des dialogues, durée des plans. Ce qui l’intéresse n’est pas tant de raconter que de faire jouer la fatalité au cœur de la mise en scène. Avec La Belle jeunesse (2014), présenté à Un Certain Regard, Rosales dresse un portrait sans fard d’une génération sacrifiée par la crise. À travers Natalia et Carlos, il capte les gestes du quotidien et l’érosion des possibles, filmant la jeunesse dans sa fragilité et son désenchantement.

Quatre ans plus tard, Petra marque une inflexion. Le film s’enracine dans le mélodrame familial pour mieux questionner la toute puissance d’un artiste reconnu. Par une structure non chronologique, Rosales déstabilise le récit et donne à voir, en creux, une tragédie moderne gouvernée par le mensonge. Le regard du cinéaste y est à la fois clinique et traversé par une profonde humanité, avec une mise en scène épurée, où le hors-champ devient territoire de tensions et de révélations.

Tourné en France, Morlaix prolonge ces motifs : dans une petite ville bretonne, une lycéenne en deuil est troublée par l’arrivée d’un jeune homme. Rosales y explore le désir adolescent et les ambiguïtés de la rencontre. Chaque choix formel participe d’un trouble sensoriel où le temps vacille et les espaces se fissurent.

Trois films, trois manières de faire vaciller le réel pour en faire surgir les fêlures. Une masterclass à l’Institut Cervantes accompagnera cette programmation, où Rosales reviendra sur son parcours, ses influences et sa manière de faire dialoguer l’image et le silence.

Morlaix

de Jaime Rosales

mer. 8 oct. | 17h30 | Utopia

Petra

de Jaime Rosales

jeu. 9 oct. | 11h00 | Utopia

La belle jeunesse

de Jaime Rosales

mer. 8 oct. | 11h00 | Utopia

Avant-premières coups de cœur documentaires

Imago

de Déni Oumar Pitsaev

dim. 12 oct. | 11h00 | Utopia

L’Homme-vertige

de Malaury Eloi Paisley

mer. 8 oct. | 13h45 | Utopia

Belleville nous verra toujours danser

de Hugo Sobelman

sam. 11 oct. | 16h45 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

Forêt rouge

de Laurie Lassalle

ven. 10 oct. | 11h15 | Utopia

Hors-compétition courts métrages

Si Demons to Diamonds, Wonderwall et Metae sont présentés hors compétition, c’est pour
respecter notre règlement (pas de films déjà diffusés à la télévision, un·e cinéaste invité·e une seule fois par section). Nous dérogeons ici à la règle pour mettre en avant des films que nous aimons et poursuivre l’accompagnement de trois cinéastes inscrit·e·s dans le parcours du FIFIB : le retour de Valentin Noujaïm dans un récit spectral et politique, le Wonderwall de Róisín Burns récemment distingué à Cannes, et Metae d’Élisabeth Caravella, qui poursuit son exploration entre réalité augmentée et introspection.
Les retrouver au sein de cette séance hors compétition, c’est continuer à accompagner des
cinéastes que nous suivons avec attention, et dont nous saluons l’inventivité constante.

Demons to Diamonds

de Valentin Noujaïm

jeu. 9 oct. | 14h30 | Utopia

Metae

de Élisabeth Caravella

jeu. 9 oct. | 14h30 | Utopia

Wonderwall

de Róisín Burns

jeu. 9 oct. | 14h30 | Utopia

Séance FRAC

Le FIFIB et le Frac MÉCA s’associent autour de l’exposition Aïta, fragments d’une scène marocaine. Tirant son titre d’un chant populaire, l’exposition met en lumière l’Aïta comme expression de mémoires collectives, de résistances et d’émancipations, avec une trentaine d’artistes dialoguant autour d’un patrimoine commun. L’exposition célèbre particulièrement les femmes, gardiennes d’une mémoire vivante et éminemment politique. Imaginée en écho à l’exposition, cette programmation explore les confins de pratiques croisant art visuel et cinéma avec des artistes qui examinent, par l’image en mouvement, les tensions entre mémoire, territoire, identité et fiction.


Aïta, fragments d’une scène marocaine, exposition visible au Frac MÉCA jusqu’au
04/01/2026.

Commissaire d’exposition : Sonia Recasens.

Galb'echaouf

de Abdessamad El Montassir

ven. 10 oct. | 18h30 | Utopia

In praise of slowness

de Hicham Gardaf

ven. 10 oct. | 18h30 | Utopia

Siham et Hafida

de Meriem Bennani

ven. 10 oct. | 18h30 | Utopia

Hors-compétition Contrebande

Histoire des ténèbres

de Anton Bialas

mer. 8 oct. | 21h15 | Utopia

Film musical

Séance COMETT

Venez assister à la projection d’un court métrage suivie d’une analyse de ce dernier par un programmateur, afin de découvrir les enjeux de l’analyse cinématographique.

Cette séance est présentée en partenariat avec COMETT, plateforme pédagogique dédiée au cinéma, à destination des enseignants et des professionnels de l’éducation à l’image.

 

Coups de cœur COMETT au FIFIB en 2023 et 2024, ces deux courts métrages ont été réalisés par des cinéastes tout juste sortis de leurs études de cinéma, avec une économie réduite. Cette rétrospective sera l’occasion de se pencher sur ce modèle particulier de fabrication de film - tourner avec ses proches, ses amis, et peu de moyens- et le cinéma qu’il permet de créer.

Rien d'important

de François Robic

mer. 8 oct. | 11h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

Comment savoir ?

de Joachim Larrieu

mer. 8 oct. | 11h00 | UGC Ciné Cité Bordeaux Gambetta

FIFIB Jeunes

Le FIFIB accueille vos élèves
Dans le cadre du Festival International du Film Indépendant
de Bordeaux, qui se déroulera du 7 au 12 Octobre 2025, nos
équipes accueillent vos classes pour des séances d’éducation
à l’image du 6 au 10 Octobre.

 

Courage !
De l’intime au politique.

À l’heure où les médias rendent compte d’un avenir toujours plus sombre, le cinéma est une fenêtre pour nous rappeler qu’une alternative est toujours possible, quels que soient nos moyens d’action. Artistes, lanceurs d’alertes, ou même jeunes activistes anonymes, mettons en lumière celles et ceux qui décident de défier un ordre établi, de faire éclater une vérité au grand jour ou tout simplement de se défendre. Les formes d’engagement sont aussi variées qu’il y a de façon de les mettre en scène, de les célébrer. Car c’est bien une célébration que nous vous proposons avec cette sélection, une invitation à penser ensemble de nouvelles formes de résistances, de l’étincelle intime à l’élan collectif.

Pachamama

de Juan Antin

Sauvages

de Claude Barras

Lio dans les étoiles

de Sarah-Megan Allouch

La petite bande

de Pierre Salvadori

Bye bye Tibériade

de Lina Soualem

Reality

de Tina Satter

Grille

Catalogue