Invité.e.s et Rétrospectives

Rétrospective Monia Chokri

 

Le FIFIB accueille Monia Chokri pour une rétrospective de son travail de réalisatrice qui se conclura par une masterclass sur son cinéma ainsi que par la présentation de son dernier film Simple comme Sylvain en clôture du festival. 
 
Présence géniale du jeune cinéma québécois (de Xavier Dolan à Charlotte Le Bon), son travail d’actrice est d'une évidente complémentarité avec celui de sa mise en scène (ou « avec son travail de réalisatrice »).

Retenons deux piliers essentiels de son cinéma : la saisie d'une complexité des sociologies contemporaines, et une approche neuve dans la direction de ses actrices et acteurs. Simple comme Sylvain en est le plus efficace des témoignages : le jeu puissant - entre cartoon et naturalisme - de Pierre-Yves Cardinal épouse l'écriture d'un film sur nos désirs et leurs contradictions. Oui, Monia Chokri est désormais une autrice qui compte dans le cinéma international.

- Pierre Guidez -

Babysitter

de Monia Chokri

Carte Blanche November Ultra & Blandine Rinkel

 

C'est d'une discussion secrète qu'est née l'envie de confier une programmation sur les comédies musicales à Blandine Rinkel, autrice et musicienne. C'est à partir d'une autre discussion intime qu'elle a eu envie de convier November Ultra, musicienne, pour échanger sur des films qui les ont inspirées. Elles ont choisi Hair de Milos Forman, Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy et Que le spectacle commence de Bob Fosse. Cette célébration des comédies musicales se clôturera avec un concert d'inédits et de reprises, cour Mably, avec Pierō.

- Natacha Seweryn -

♫ November Ultra sera aussi en concert au Rocher Palmer le 27 Octobre 2023 à 20h30 ♫

Hair

de Milos Forman

Focus Joachim Lafosse

 
Les échos silencieux des familles qui disjonctent
 

Avec 10 longs métrages à son actif à seulement 48 ans, Joachim Lafosse est un cinéaste prolifique. Il y a plusieurs lignes de force dans son travail, mais dans les 4 films choisis, c’est la place de la mère qui y est centrale. En auscultant les renoncements qui annoncent silencieusement les drames, le réalisateur s'intéresse à l’intime, et notamment à la cellule familiale qui disjoncte.

Dès son troisième long métrage, Nue Propriété, Isabelle Huppert incarne une femme avide de liberté aux prises avec ses deux jumeaux adultes, vivotant encore dans la maison familiale. À perdre la raison relate la tragédie d’une mère infanticide interprétée par Emilie Dequenne, et dans Les Intranquilles, Leïla (Leïla Bekhti) fait face à son mari bipolaire. Son dernier film, Un Silence, expose la complexité de la place d’une mère, interprétée par Emmanuelle Devos, face à l’inceste.

Ces films révèlent une liste impressionnante de comédiens talentueux, dont certains viendront à Bordeaux. A l'occasion des 60 ans de sa société de production, Les films du Losange, Joachim Lafosse a également choisi un film de leur catalogue, Les Apprentis, de Pierre Salvadori, dont la projection sera suivie d’une discussion entre les deux cinéastes.

- Natacha Seweryn -

Un Silence

de Joachim Lafosse

Les Intranquilles

de Joachim Lafosse

À perdre la raison

de Joachim Lafosse

Nue Propriété

de Joachim Lafosse

Carte blanche Joachim Lafosse

Les Apprentis

de Pierre Salvadori

Focus Dominique Marchais

 
Regarder nos paysages fragmentés

Dans le cinéma de Dominique Marchais, l’homme et son environnement sont un ensemble composite fait d’interdépendance et de liens. Regarder les connexions qui unissent l’homme à son milieu constitue l’essence de sa démarche. Dès son premier court métrage, Lenz échappé, le réalisateur travaille ce parallèle saisissant : le visage d’un écrivain se superpose à un paysage.

Sa filmographie poursuivra cette volonté de réfléchir les paysages et l’homme grâce à l’écriture cinématographique. Si ses quatre documentaires portent chacun les fruits d’une longue enquête préalable, avec une attention portée aux acteurs locaux, permettant une approche à contre-courant d’un pouvoir centralisé, la dialectique et la construction y sont essentiels afin d’embarquer le spectateur dans son cheminement. Ayant étudié la philosophie, le réalisateur s’attache à penser la complexité des sujets, pour faire prendre conscience des enjeux environnementaux dans leur globalité, à l’opposé d’un prêt-à-penser sur la question environnementale.

Rétrospective terriblement d’actualité, son dernier film La Rivière sera présenté en avant-première et Dominique Marchais sera présent à toutes les projections.

- Natacha Seweryn -

La Rivière

de Dominique Marchais

Nul homme n'est une île

de Dominique Marchais

La Ligne de partage des eaux

de Dominique Marchais

Le Temps des grâces

de Dominique Marchais

Carte blanche CAPC

Collaborer avec le CAPC, c’est d’abord se faire surprendre par des formes. Une première séance met à l’honneur le programme vidéo du musée, Vidéodrame, en diffusant Portrait of Jason, à la fois performance artistique (du dénommé Jason) et leçon de découpage documentaire de la part de son autrice, Shirley Clarke. Le temps d’une Carte Blanche, l’artiste Kapwani Kiwanga nous fait découvrir son travail comme cinéaste (le stellaire The Sun Ra Repatriation Project), suivi par le chef d’oeuvre de John Akomfrah, The Last Angel of History, film-pionnier de l’afrofuturisme. L’ensemble construit une dialectique riche sur les entrelacs entre fiction, réel et arts plastiques.

- Pierre Guidez -

Portrait of Jason

de Shirley Clarke

Carte blanche FRAC

Le Frac MÉCA et le FIFIB s’associent pour une nouvelle édition avec une programmation mettant en lumière la diversité de la pratique du film dans les arts visuels.
Diviser l’enfer, tourné au sein des espaces du FRAC, est un objet hybride et polysémique aux confins du cinéma, des arts visuels, de la musique et de la pratique du chant. 
The Love of Aeneas est un récit musical onirique basé sur la tragédie de l'Enéide, qui pousse l’expérimentation du médium cinématographique tout en conservant des codes empruntés à un cinéma narratif. 
Les deux artistes ont en commun le souhait d’explorer les frontières, démontrant que le cinéma est le territoire privilégié pour investir celle, toujours poreuse, entre la représentation et le réel. La projection sera suivie d’une discussion avec les artistes Laure Subreville et Alex Pou.

The loves of Æneas

de Laure Subreville

Les Films du jury

Il aurait été dommage de se priver de discuter cinéma avec notre passionnant jury. Si Camelia Jordana accompagne le film d’ouverture du festival dans lequel elle tient le rôle titre, nous avons tenus à montrer le dernier film de Corneliu Porumboiu et, pour Lola Quivoron, dont nous avions présenté Rodéo lors de notre festival d’été en 2022, c’était l’occasion de montrer deux de ses courts métrages, les passionnants Headshot et Fils du Loup. Quant à Thomas Cailley, nous profitons de la sortie de son Règne Animal début octobre pour nous glisser dans le calendrier de l’Utopia et organiser une rencontre autour du film à l’issue d’une séance.

- Pierre Guidez -

Les Siffleurs

de Corneliu Porumboiu

Le Règne animal

de Thomas Cailley

Headshot

de Lola Quivoron | Antonia Buresi

Le Fils du loup

de Lola Quivoron

Carte blanche Kidam

KIDAM est une société de production néo-aquitaine dont une des têtes pensantes François-Pierre Clavel est basée à Bordeaux. Nous lui avons confié une carte blanche pour laquelle il a choisi de montrer le premier long métrage produit par la société, qui est également le premier de la réalisatrice Helena Klotz (dont le dernier film est sélectionné en compétition au FIFIB cette année). Un film envoûtant sur la jeunesse et la rencontre.

L'Âge atomique

de Héléna Klotz